L’Afrique du Sud, à son tour, souhaiterait pouvoir contrôler BlackBerry Messenger

Durant les violentes émeutes de Londres en août dernier, le député britannique David Lammy avait demandé au gouvernement de son pays que soit suspendu temporairement BlackBerry Messenger.Le célèbre service de messagerie de RIM permettant de communiquer de BlackBerry à BlackBerry de manière quasiment gratuite, instantanée et cryptée, était selon lui, devenu l’outil essentiel de communication dont se servaient les émeutiers.

L’utilisation de BBM chez les délinquants est à nouveau pointée du doigt par les autorités mais cette fois en Afrique du Sud. En effet Obed Bapela ministre sud-africain des communications a déclaré à l’occasion d’une conférence sur les réseaux de télécommunication en Afrique australe que l’Afrique du Sud pourrait « suivre la Grande-Bretagne et l’Arabie Saoudite avec un système de décryptage, si les crimes étaient commis à l’aide des services de messagerie sociale. » Car souligne t-il : «Il y a des faits prouvant que les malfaiteurs utilisent désormais la messagerie BlackBerry (BBM) pour organiser et commettre leurs crimes». Néanmoins Obed Bapela précise que cette mesure ne vise pas à espionner les citoyens mais à prévenir la criminalité…

Après les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, l’Inde et la Grande Bretagne (tous ayant obtenus partiellement gain de cause) voilà que l’Afrique du Sud, à son tour souhaiterait donc pourvoir contrôler l’utilisation des BlackBerry ou tout au moins celle de BlackBerry Messenger.

Invoquant la sécurité nationale ou la lutte contre la criminalité de nombreux Etats entendent mettre la main sur tous les moyens de communication pouvant échapper à leur contrôle. Blackberry Messenger fait actuellement partie de ceux-là…

RIM doit-il permettre aux Etats de mieux espionner surveiller leurs concitoyens afin de mieux les contrôler protéger ou au contraire doit-il rester insensible aux pressions et, comme le souligne Reporter sans frontières dans son article (s’inquiétant de ce type de collaboration), ne devrait-il pas  »penser sérieusement à sa responsabilité sociale et discuter de cette question avec les organisations qui défendent les libertés civiles » ?

Sources : The Mail & Guardian Online, Slateafrique, Reporters Sans Frontières